Quel est l’objectif de la Commission Européenne avec la destination INFRASERV ?
Cette destination se concentre sur la fourniture de services par les Infrastructures de recherche. Ces services doivent permettre à la Recherche et à l’Innovation de répondre aux grands défis sociétaux, notamment dans les domaines de la santé et de la transformation verte et numérique ; ils doivent également venir en soutien à la recherche « curiosity driven » et à l'avancement des connaissances dans de vastes domaines scientifiques.
Les programmes-cadres de l'UE ont jusqu'à présent favorisé l'ouverture au niveau européen des Infrastructures de Recherche aux utilisateurs transnationaux, permettant ainsi à tous les chercheurs d'Europe et d'ailleurs d'avoir accès aux meilleures IR. Jusqu'à présent, cette approche a été principalement axée sur la science ; dans Horizon Europe, en plus des besoins de la recherche fondamentale, les efforts sont également consacrés à relever les défis mondiaux.
Comment les thèmes « Challenge driven » et « Curiosity driven » sont-ils identifiés/proposés ?
Pour le premier cycle de programmation stratégique 2021-2024, qui couvre donc les deux premiers programmes de travail (2021-2022 et 2023-2024), des thèmes "Challenge driven" sont identifiés/proposés sur la base des priorités politiques de l'agenda de l'UE, en particulier la santé, la transition verte et numérique et la reprise après l'urgence Covid-19.
Les thèmes "Curiosity driven" couvrent de vastes domaines scientifiques, qui sont identifiés et proposés afin d'obtenir une couverture équilibrée des disciplines scientifiques, selon la logique suivante :
- les domaines scientifiques sont proposés conformément à la taxonomie utilisée par l'ESFRI dans sa feuille de route ;
- la complémentarité avec les sujets couverts dans la section "Challenge driven" est prise en compte pour assurer une couverture appropriée des domaines scientifiques.
Ma plateforme est-elle éligible au programme INFRASERV ?
Les plateformes éligibles répondent à la définition d’une infrastructure de recherche. Les infrastructures de recherche sont des installations, ressources et services utilisés par la communauté scientifique pour ses activités de recherche et d’innovation. Les infrastructures peuvent être monosite, distribuées, matérielles ou digitales (télescopes, dispositifs d’observation de la Terre, bases de données, collections d’échantillons, accélérateurs de particules, archives, etc.). Une plateforme qui ouvre ses services à une communauté d’utilisateurs externe est éligible pour émarger à INFRASERV.
Qu’est-ce qu’un accès ?
Un accès est l’utilisation des ressources d’une infrastructure de recherche par une communauté d’utilisateurs. L’accès peut être physiquement ou réalisé à distance et porte sur un large éventail d’activités (analyses de données, observations, caractérisation d'échantillons, etc.)
Quelle différence y a-t-il entre un accès transnational et un accès virtuel ?
L’accès transnational se fait après candidature et sélection des utilisateurs potentiels ; au contraire, l’accès virtuel est ouvert à tous. On parle respectivement de coûts d’accès transnationaux (ou TNA - TransNational Access costs) et de coûts d’accès virtuels (VA - Virtual Access costs).
Mon infrastructure peut-elle se situer en dehors d’un état membre ou d’un état associé ?
Les règles de participation au projets Horizon Europe portent sur le partenaire et non sur la localisation de ses plateformes. Les plateformes localisées à l’extérieur de l’Union Européenne sont donc éligibles. Il convient d’insister sur les services complémentaires ou nouveaux qu’elles doivent offrir.
Que finance la Commission Européenne à travers la destination INFRASERV du programme Infrastructures de recherche ?
L’Europe prend en charge l’accès aux infrastructures : le principe est celui de la gratuité totale pour les utilisateurs. Le financement porte également sur les coûts éligibles engendrés par les accès (formation, accueil, consommables), auxquels s’additionnent 25% de coûts indirects. Les frais de missions des utilisateurs sont pris en charge dans la limite des fonds disponibles.
De manière plus marginale, le financement peut également prendre en compte des activités de recherche, de coordination et de réseau mises en œuvre par les bénéficiaires.
Le volet transnational est-il obligatoire ?
À l’échelle du projet, la majorité des utilisateurs doit venir d’un autre pays. Il n’y a pas de conditions de mobilité pour les organisations internationales, les ERIC (European Research Infrastructure Consortium) et les JRC (Joint Research Center). S’il y a des conditions spécifiques à prendre en compte, elles doivent être explicitées dans le projet.
Quels sont les coûts d’accès éligibles ?
Toutes les dépenses sont éligibles, à l’exception des coûts :
- d’investissement en capital,
- d’équipement,
- de location,
- de leasing,
- de facturation interne.
Quelles sont les différentes méthodes de déclaration des dépenses d’accès ?
Les coûts peuvent être déclarés selon la méthode des coûts unitaires, des coûts réels, ou une combinaison des deux.
- Le coût unitaire est calculé sur la base des dépenses totales auditées ou auditables de l’infrastructure, rapportées au nombre total d’accès effectués sur la plateforme. Sauf exceptions justifiées et acceptées par la Commission, la période de référence pour ce calcul s’étale sur 2 ans avant le dépôt du projet pour les accès transnationaux, sur un an pour les accès virtuels. Ce coût unitaire est ensuite multiplié par le nombre d'accès liés au projet en cours.
- Dans la méthode des coûts réels, les bénéficiaires déclarent les dépenses éligibles générées par les accès délivrés dans le cadre du projet européen. Chaque dépense est affiliée aux catégories de coût classiques (catégorie A : personnel costs, catégorie C : purchase costs, etc.).
Ma plateforme n’a pas d’historique, comment déclarer mes coûts d’accès ?
Les plateformes ne disposant pas d’historique auditable doivent opter pour la déclaration en coûts d’accès réels.
Doit-on uniformiser la méthode de valorisation (coût unitaire, coût réel, combinaison) pour un même partenaire ?
Non : ce sont les plateformes déclarées au contrat qui priment et non le partenaire ; un même partenaire peut avoir plusieurs plateformes valorisées avec des méthodes différentes.
Dois-je fournir à l’Europe un certificat d’audit ou d’auditabilité des plateformes dès le dépôt du projet pour la méthode des coûts unitaires ?
Non, ce n’est pas exigé par l’Europe ; la certification des coûts sera demandée en cas d’audit.
Dans l’élaboration du coût unitaire, doit-on uniquement considérer les accès transnationaux ?
Tous les accès internes, nationaux et internationaux doivent être pris en compte dans le dénominateur du coût unitaire. Ils doivent par contre s’inscrire dans la période de référence contractuelle (2 ans, un an, ou durée par dérogation).
Les frais de missions des utilisateurs sont-ils déclarés dans les coûts d’accès ?
Quelle que soit la méthode retenue, les frais de missions sont éligibles et se déclarent dans la même catégorie que les missions classiques (catégorie C1 : travel and subsistence costs).
Quelles activités sont éligibles pour les coûts de personnel déclarés en TNA & VA, indépendamment de la méthode de valorisation choisie ?
Les activités éligibles sont toutes les activités nécessaires au fonctionnement de la plateforme (maintenance, soutien, etc.), au traitement des données générées par les utilisateurs, à la formation et à l’accueil des utilisateurs.
Je souhaite mettre à jour le coût unitaire déclaré, ou changer de méthode de déclaration en cours de projet, est-ce possible ?
Ces modifications sont possibles par voie d’avenant au contrat, après accord de la Commission.