Présentation du projet
Depuis quelques années, la production des grandes algues marines connaît une forte croissance. Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), celle-ci atteignait 33 millions de tonnes en 2018. Si la Chine concentre à elle seule 64% de la production mondiale de ces macro-algues, l’Europe en fournit moins de 1% en dépit de son importante façade maritime.
Alors que cette ressource naturelle présente un intérêt commercial significatif pour des secteurs comme les cosmétiques, l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique ou la production de bio-matériaux, le projet GENIALG s’est donné pour ambition de développer la filière, encore balbutiante, de la production des principales espèces de macro-algues présentes le long des côtes européennes.
Constitué de 9 entreprises travaillant dans les secteurs de la production des algues et de leur valorisation et de 10 laboratoires de recherche, le consortium a su mettre en relation leurs compétences dans des domaines allant de la biologie à la chimie analytique en passant par la génétique, l’écologie, la bioinformatique et les sciences économiques et sociales.
Grâce à cette relation entre acteurs publics et privés, GENIALG a su relever la plupart des défis auxquels la filière doit faire face pour se développer à savoir la réduction des coûts, l’augmentation de la production et l'amélioration des processus de raffinage de la biomasse d'algues. Le projet s’est plus particulièrement intéressé à la production et l'exploitation durable de deux espèces à haut rendement que sont la Laminaire sucrée (Saccharina latissima) et la Laitue de mer (Ulva rigida).
Trois axes ont principalement été explorés par le consortium: l’aquaculture en pleine mer et dans des bassins installés à terre, l’utilisation de molécules extraites des algues dans les biotechnologies, d’une part, et la chimie verte d’autre part. Quatre démonstrateurs pré-industriels ont été réalisés durant le projet. Deux d’entre eux sont des bio-raffineries capables d’extraites divers produits à valeur ajoutée des algues vertes et brunes. Centrés sur la culture d’algues, les deux autres démonstrateurs ont d’ores et déjà été répliqués dans plusieurs pays européens.
GENIALG a déjà donné lieu à plus d’une trentaine d’articles scientifiques dont la plupart co-signés par des partenaires industriels. Les principaux résultats portent sur la génétique des espèces d’algues appartenant au genre Ulva et sur l’élaboration de méthodes d’extraction écologiquement plus vertueuses. Un autre axe scientifique important concerne l’étude des impacts écologiques négatifs ou positifs des cultures d’algues pour la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes marins afin d’éclairer les choix citoyens sur le devenir de cette filière en Europe. Trois brevets ont par ailleurs été déposés par une start-up britannique membre du consortium. Ils concernent les potentialités pharmacologiques de la fucoxanthine, un pigment produit par la Laminaire sucrée, pour le traitement de plusieurs cancers.
En démontrant la faisabilité technico-économique de la culture et de la valorisation industrielle de plusieurs espèces d’algues de grande taille et les services pour les écosystèmes remplis par ces mêmes espèces, le projet GENIALG a contribué à guider l’expansion de la culture et de l'exploitation de cette ressource marine en Europe.
Infos clés
- Budget total : 11 millions €
- Durée : 4 ans et demi
- Coordinateur : CNRS
- Localisation : Roscoff , Bretagne
- Tutelles : CNRS/ Sorbonne Université