Publié le 19.12.2022

Témoignage

Coordonner un projet : retour d'expérience, 2

Témoignage 2
Dans cette série de témoignages, le PCN Cluster 2 Culture, créativité et société inclusive invite les lauréats coordinateurs à venir témoigner sur leur projet : pourquoi déposer ? Pourquoi coordonner un projet ? Quels ont été les difficultés, les risques au cours de leur candidature ? Quels sont leurs conseils ? Une série de 5 témoignages pour saisir la variété des profils des déposants, et leur intérêt pour les projets européens.

2e témoignage : Nicole Colin, coordinatrice du projet Nardiv en réponse à l'appel à projets 2022 Heritage 01 03

 

Je m'appelle Nicole Colin, je suis Professeure des Universités en Histoire culturelle des pays germanophones à Aix-Marseille Université (AMU), directrice du Collège doctoral franco-allemand « Conflits de culture – Cultures de conflit » (AMU-Université de Tübingen-HHU Düsseldorf) et titulaire de la chaire « Duitse literatuurwetenschap en cultuur » à l’Université d’Amsterdam ; spécialiste de la théorie des transferts culturels, des réseaux artistiques, littéraires et intellectuels franco-allemands et européens et de la sociologie des champs culturels.

Quel est l’appel à projet auquel vous avez candidaté et quel est votre projet ?

L’appel à projet: Destination 2 – Innovative Research on the European Cultural Heritage and the Cultural and Creative Industries: TOPIC 03 – The role of perceptions, formed by traditions, values and beliefs, in shaping European societies and politics in the 21st century

Notre projet s'intitule United in Narrative Diversity? Cultural (Ex-)Change and Mutual Perceptions in Eastern and Western Europe at the threshold of the digital age (NARDIV).

Partant de la conviction que les frictions au sein de l’Union européenne entre les pays de l’Est et de l’Ouest démontrent le besoin d’un nouveau récit européen inclusif, le projet examine l’influence de la diplomatie culturelle et les échanges interculturels à la perception réciproque. Nous analysons les pratiques – notamment en ce qui concerne la mémoire et l’héritage culturel des minorités – établies par l’Allemagne, la France et les Pays-Bas d’une part, par la Roumanie, la Pologne et la Slovénie d’autre part, avant et après la chute du Rideau de fer. Une seconde partie du projet s’intéresse aux changements de perceptions transnationales provoquées par les médias numériques, tant en termes d’application de formats numériques aux récits, à la communication et à l’art, qu’en ce qui concerne la tension entre information et désinformation, ceci dans le but de concevoir de nouvelles stratégies pour la diplomatie culturelle dans ce domaine.

3. Qu’est-ce que la participation à un projet collaboratif européen vous permet de réaliser que vous n’auriez pas pu réaliser autrement ?

Le format Horizon permet par sa dimension interdisciplinaire de mettre en dialogue la recherche théorique et la pratique culturelle. Nous pourrons mettre en place des manifestations scientifiques et culturelles dans différents pays européens qui s’adresseront à un public très divers. De plus, ce format nous permettra de transmettre les résultats produits ainsi que les connaissances dégagées, par-delà la communauté scientifique, à la société civile et au champ politique.

Qu'escomptez-vous de ce projet ?

Certes, la mise en place d’un tel projet est très exigeante, chronophage et nécessite un engagement personnel très important. Mais dès sa préparation, on tire un bénéfice certain de cet investissement grâce aux discussions avec les partenaires, leur « input » et la possibilité de créer un réseau scientifique et culturel à la fois. L’effort est non négligeable, mais absolument à recommander. Mon conseil : identifiez le plus tôt possible le réseau de chercheurs que vous souhaitez mobiliser, les personnalités qui sauront nourrir et enrichir le projet d’un point de vue scientifique. Ne négligez pas les aspects matériels et appuyez-vous sur des personnes ressources qu’il vous reviendra de solliciter.