Publié le 19.12.2022

Témoignage

Coordonner un projet : retour d'expérience, 1

Témoignage 2
Dans cette série de témoignages, le PCN Cluster 2 Culture, créativité et société inclusive invite les lauréats coordinateurs à venir témoigner sur leur projet : pourquoi déposer ? Pourquoi coordonner un projet ? Quels ont été les difficultés, les risques au cours de leur candidature ? Quels sont leurs conseils ? Une série de 5 témoignages pour saisir la variété des profils des déposants, et leur intérêt pour les projets européens.

1er témoignage : Julien Longhi, coordinateur du projet Arenas en réponse à l'appel à projets 2022 Democracy 01 05

 

Je m'appelle Julien Longhi. Je suis linguiste, spécialiste d’analyse du discours, d’humanités numériques, et de linguistique appliquée. Je suis professeur des universités à CY Cergy Paris université, membre junior de l’IUF, enseignant à l’IUT, membre du laboratoire AGORA et directeur de la fédération de recherche IDHN (Institut des humanités numériques). Je suis particulièrement intéressé par la recherche pluridisciplinaire, et l’intérêt applicatif et social qu’elle peut avoir.

Quel est l’appel à projet auquel vous avez candidaté et quel est votre projet ?

Avec le consortium, nous avons candidaté au Call: HORIZON-CL2-2022-DEMOCRACY-01 (Reshaping democracies), Topic: HORIZON-CL2-2022-DEMOCRACY-01-05, Evolution of political extremism and its influence on contemporary social and political dialogue.

Le projet s’appelle ARENAS (Analysis of and Responses to Extremist Narratives): il réunit des linguistes, historiens, informaticiens, politistes, spécialistes de sciences de la communication et de l’éducation, mais aussi des ONG, des entreprises et des associations. Son objectif est de mieux appréhender et comprendre les discours/récits extrémistes, d’en décrire les fondements, les formes, et la circulation, dans le temps, l’espace, et les différents environnements, et de proposer des réponses concrètes pour résoudre des problèmes ou difficultés que leur impact peut constituer pour différents publics (jeunes, décideurs politiques, journalistes, juristes, etc.). Le projet va se concentrer sur 3 sujets : Nation, Science, et Genre.

Qu’est-ce que la participation à un projet collaboratif européen vous permet de réaliser que vous n’auriez pas pu réaliser autrement ?

Cette participation va permettre de combiner un grand nombre d’expertises scientifiques, sur un nombre de terrains et de cas d’études (en lien avec les différents pays présents dans le consortium) plus important que les projets habituels. Le projet va s’appuyer sur des projets menés précédemment par plusieurs partenaires, et va ainsi bénéficier de savoir-faire, de réseaux, de méthodologies, déjà élaborés. Cela va donc permettre d’approfondir certains champs de manière très importante, et de se concentrer sur des comparaisons inédites notamment.

En outre, le fait d’avoir pensé le projet comme une réponse à un Topic aussi central dans nos sociétés contemporaines a été très stimulant pour le consortium, car cela nous a invité à proposer des solutions concrètes, utiles, et à solliciter des partenaires associés capables de participer avec nous sur le terrain, et de bénéficier en retour de résultats du projet qui pourront améliorer leur pratique et action quotidienne.

Qu'escomptez-vous de votre participation à un tel projet ?

La participation à ce type de gros projet n’est jamais simple, surtout en tant que coordinateur. Néanmoins, c’est une expérience scientifique, intellectuelle, mais aussi humaine, très enrichissante, et à ce jour unique me concernant. Cela permet en effet de rencontrer de nombreux/nombreuses chercheur-e-s de différents pays et disciplines, de se tourner vers des partenaires privés ou de la société civile dont le regard sur la recherche est très intéressant et complémentaire, et de penser la mise en commun des approches à l’échelle d’un thème fédérateur. Dans notre cas, le soutien de l’ANR MRSEI obtenu après le dépôt d’un dossier (que j’ai porté dans le cadre du réseau de recherche DRAINE) a été décisif, pour faciliter les rencontres et l’élargissement du consortium, et bénéficier du soutien d’un cabinet d’aide au montage de projets.

Même si ces appels sont très compétitifs, le montage d’un tel projet est très stimulant, et a des retombées positives même en cas d’échec lors de l’évaluation (constitution d’un réseau, identification de sujets de recherche, rencontre avec des nouveaux partenaires, etc.)