Publié le 30.11.2021

Lauréat du trophée Étoiles de l'Europe 2021

Construire un réseau européen dédié à la protection des biens culturels

En s’appuyant sur un large panel d’acteurs européens impliqués dans la préservation du patrimoine, le projet NETcher a pu établir les bases d’un réseau d’information et de diffusion de bonnes pratiques destiné à renforcer l’efficacité de la lutte contre le trafic d’objets culturels en Europe et au-delà.

Présentation du projet

Le commerce illégal de biens culturels tels que les antiquités ou les objets d’art est le deuxième trafic le plus lucratif au monde après celui des drogues et des armes. L’Unesco estime que celui-ci représente près de 10 milliards de dollars chaque année. Bien que plusieurs initiatives internationales aient œuvré pour la protection du patrimoine culturel au cours des dernières décennies, le commerce illicite de biens culturels ne cesse de croître à cause des profits conséquents qu’il génère.

Lancé à la suite du projet POLAR, initié en 2016 dans le cadre de l’appel à projets « Attentats Recherche » du CNRS, NETcher avait pour but de renforcer la lutte contre le pillage et le trafic de biens culturels en fédérant les initiatives existantes dans ce domaine. Le consortium s’est également efforcé de valoriser les expériences réussies, en mettant en place un réseau structuré, faisant appel à des experts issus de différents champs professionnels.

Réunissant 7 partenaires européens, le consortium se compose de chercheurs, de membres des forces de l’ordre, de spécialistes du droit, de représentants d’ONG et de professionnels des musées et du patrimoine. Leur étroite collaboration s’est concrétisée par la création d’un réseau international regroupant 285 experts de 29 pays d’Europe et d’ailleurs. Cette ouverture à l'international a non seulement contribué à recenser les bonnes pratiques mais aussi à défendre une harmonisation des législations sur le droit de circulation des objets et le traitement judiciaire des infractions.

10 000 000 000 $le commerce illégal de biens culturels (par an)

NETcher a également abouti à la mise en place d’une plateforme numérique collaborative regroupant les actions entreprises par le consortium. Ce portail web constitue une porte d’entrée unique vers un ensemble de ressources sur le commerce illégal de biens culturels. La plateforme dispose par ailleurs d’un accès sécurisé destiné entre autres à faciliter la mise en relation des policiers luttant contre le trafic d’art avec des archéologues et des experts du patrimoine.

Le consortium a également dispensé une série de formations en lien avec le commerce illégal d’art auprès de professionnels susceptibles d’y être confrontés comme les forces de police, les magistrats ou les étudiants en archéologie. Des actions de communication et de sensibilisation auprès du grand public, et en particulier des plus jeunes, ont aussi été entreprises dans le cadre du projet notamment au travers d’une collaboration avec une youtubeuse.

Les partenaires du programme NETcher ont enfin contribué à la rédaction d’un guide de bonnes pratiques, 4 notes d’orientation et 194 recommandations à destination des institutions. Ces dernières ont été communiquées directement à la Commission européenne dans un rapport public.

Le projet Netcher est parvenu à rassembler diverses initiatives dédiées à la lutte contre le trafic de biens culturels en mettant en place un réseau structuré, reposant sur un large éventail pluridisciplinaire d’experts internationaux.

Infos clés

  • Budget total : 1,6 millions €
  • Durée : 2 ans et 3 mois
  • Coordinateur : CNRS
  • Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes
  • Tutelles: CNRS / Université Lumière Lyon 2/ Université Lyon 3 Jean Moulin/ENS Lyon/ Université Jean Monnet Saint-Étienne