Présentation du projet de recherche
De la sélection darwinienne des gènes au comportement collectif des animaux en passant par la génétique des populations et le fonctionnement de notre système immunitaire, les nombreuses thématiques explorées par Aleksandra Walczak ont en commun de chercher à décrire et comprendre des systèmes biologiques en utilisant les outils de la physique statistique.
Depuis une dizaine d’années, la scientifique s'intéresse plus particulièrement au système immunitaire. En s’appuyant sur des données expérimentales, elle s'efforce de comprendre comment nos défenses immunitaires parviennent à identifier des organismes pathogènes comme les virus. À l'aide de modèles probabilistes, la chercheuse étudie la forme et la dynamique de cette fonction complexe qu’est la réponse immunitaire face à un pathogène.
Les financements alloués par l’ERC ont notamment permis à Aleksandra Walczak de recruter six doctorants et six postdoctorants. Ainsi renforcée, son équipe peut désormais consacrer davantage de temps à l’analyse de vastes corpus de données tels que les bibliothèques d'anticorps. Un préalable essentiel à la description quantitative de la réponse immunitaire et des lois physiques qui la régissent.
A terme, les travaux que la biophysicienne mène avec le soutien de l’Europe visent à mieux anticiper l’évolution des souches virales et les réponses immunitaires qui en découlent. Parce qu’elle tient compte des infections passées, une telle approche pourrait permettre d'élaborer des stratégies vaccinales plus efficaces contre les virus de la grippe ou celui du SARS-CoV-2.
Récompensée en 2014 par le grand Prix Jacques Herbrand, Aleksandra Walczak est également lauréate, en 2016, de la médaille de bronze du CNRS. Pour l’ensemble de ses contributions scientifiques dans le domaine de la biophysique théorique, la chercheuse a par ailleurs été élue « Fellow » de l’American Physical Society en 2021. Cette même année, elle reçoit le prix Jean Ricard de la Société française de physique.